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    Il y a une chanson de Cali qui pose cette ritournelle : « C'est quand le bonheur ? » À cette question, je réponds : « C'était entre le 17 et 21 juillet 2005 » Accessoirement, ça se préparait depuis un certain temps déjà et je ne serais pas contre que ça se poursuive.

    Nous sommes allés faire notre pèlerinage annuel au pays de mes souvenirs d'enfance. Ah! Kamouraska... Mes parents y ont rénové le chalet que ma grand-mère avait acheté pour une bouchée de pain. Depuis, chaque année, je vais faire le plein.

     

    Mais cette année, je ne pouvais pas seulement imaginer ce qui m'y attendrait. Ma fille a fait sa petite niche dans ce décor idyllique. Il faut savoir que Kamouraska, c'est le fleuve large avec ses marées bordé de cailloux et de buttons majestueux.

     

    Avec son grand-papou qu'elle appelle affectueusement « pou » et sa mamie Danielle, ils ont tous les trois renoués avec les câlins et le fou-rires. Avec nous, elle a renoué avec les moments où le temps s'arrêtent. La regarder farfouiller dans les fleurs sauvages qui bordaient la petite terrasse où nous allions prendre notre café en attendant que la maisonnée s'éveille et la voir faire son petit numéro de la coquette devant les clients qui n'avaient pourtant pas cru à un tel spectacle. La voir s'encadrer de la fenêtre de notre chambre et regarder son « pou » travailler sur le cabanon. La voir s'ébattre toute nue fuyant le boyau d'arrosage que son « pou » pointait sur elle, se cassant la figure sur l'herbe mouillée et se relevant dans un fou-rire incontrôlable. C'était de la voir, quand son « pou » réclamait une pause bisous, distribuer à qui voulait bien, une volée de bisous baveux.  C'était de la voir avaler des fraises sans reprendre son souffle. La voir encaisser les vagues de la mer qui s'abattaient sur elle d'un œil sérieux essayant d'éviter la tasse. La voir farfouiller dans les cailloux de la plage. C'est ce moment que j'ai préféré. Elle était assise sur la plage, à 5 ou 6 mètres de nous, sans inquiétude tant qu'elle nous avait dans son champ de vision et elle scrutait attentivement les petits cailloux. Elle se levait pour nous suivre et elle tombait un peu plus loin et sa prospection se poursuivait.

     

    Moi de mon côté, je me suis baignée dans la mer comme je ne l'avais pas fait depuis les années 80. D'ailleurs, mon visage s'en souviendra longtemps...


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  • Sur le dépliant de la base du centre nature, on pouvait trouver l'inscription suivante : Si vous parlez, la montagne se terra...

     

    Alors j'ai fait ni une, ni deux et je me suis tue. J'ai écouté ce qu'elle avait à me dire. J'ai d'abord constaté qu'elle ne me faisait plus peur. Pendant toutes ces années où je traînais ces kilos en trop, seule l'idée de sortir de la voiture pour la regarder en face me terrorisait. La peur du souffle court et du cœur qui s'énerve me clouait sur place.

     

    J'ai dû me rendre à l'évidence qu'il me faudrait bien, un jour ou l'autre l'affronter. Chausser mes espadrilles et la gravire cette montagne. Accepter ces goûtes qui me coulent dans le cou, ces bourdonnements d'insectes, mon souffle qui s'accélère.

     

    Mais lorsqu'on se retrouve en haut et qu'on voit juste un peu plus loin de l'infini, qu'on a le souffle coupé de toute cette beauté, que le vent sèche notre peau, c'est que du bonheur... Sauf que là, j'ai mal aux pieds...


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  •  Notre façon de se déplacer d'une fleur à l'autre, d'un nénuphar à l'autre a bien changé depuis le temps. Maintenant, nous voyageons plutôt en caravane avec plusieurs petits mulets.

    Nous ne nous déplaçons plus sans le lit pliable, la chaise-haute pliable, mais toutes ses choses qui se ventent d'être plus que petites, prennent ensembles, une place immense.

     

    Nos week-ends étaient : vin, bière, fumer, fumer et encore fumer, accessoirement manger, ne pas trop dormir, ne pas trop bouger parce que ça nous donnerait moins de temps pour refaire le monde. On refaisait le monde parfois dans le détour d'un sentier, mais c'est si le temps était parfait.

     

    Maintenant, c'est préparer des repas, des biberons, laver des biberons, moucher, habiller, déshabiller, mettre des couches, enlever des couches et repréparer des repas. Vers 21h00, quand ils dorment tous, nous sommes un peu vannés, on se dit que le lit serait parfait.

     

    Quand par ce beau samedi matin, après une soirée extraordinaire où nous avons vu un spectacle génial (Pierre Lapointe), Gwen et moi réussissons à nous asseoir ensemble pour boire notre café froid.  Nos hommes coupent des fraises pour le repas, Vincezo roupille tranquille et Gaëlle s'applique à ne pas le réveiller. Nous nous surprenons toutes les deux à aimer cette vie. BOUM! J'entends les petits pas de Gaëlle, elle cherche. Quand elle me voit, elle fond en larme : « Mamamannnnnnn! Bobobobobo! » Je la prends, sèche ses larmes, un câlin tout doux. Je lui demande où elle s'est fait mal et elle me pointe un point imaginaire vers la pièce d'à côté. C'est le classique.

    -         Où as-tu laissé ton mouton doux?

     

    Elle descend de mes genoux et part à la recherche de Mouton doux en répétant : Ton-Dou? Ton-dou?

    Je surprends Gwen qui observe Vinceszo, le regard brouillé de tendresse. Je ne la taquinerai pas parce que je faisais pareille en observant Gaëlle me regarder préparer le petit déjeuner assise sur le comptoir quelques minutes plus tôt.

     

    À entendre tout le monde, la vie avec un enfant devient un goulag suffoquant. Je ne trouve pas moi. J'aime ça...

     

     


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    Ça y est! Je suis en vacances! Après avoir maintenu le silence radio pendant près d'un an, je me demande si c'est bien sage de vouloir  reprendre l'écriture, mais ça me manque trop. Plutôt que d'envahir mes électrons personnels, j'emmerde de chastes petites mamans sur des forums, qui n'ont rien demandé! Je me demande si je serai bonne pour tenir le rythme. C'est comme d'arrêter de fumer. On arrête et on a peur de rechuter, moi je reprends de l'écriture et j'ai peur d'arrêter de nouveau.

    Gaëlle est grande maintenant et réclame de moins en moins. Bon, il faut toujours garder un œil dessus parce qu'à cet âge, quand on ne les voit plus, qu'on ne les entend plus, c'est là que les emmerdes commencent. Mais elle joue tranquillement avec son « bo balloune » et met des cailloux « didans » une chaudière.  

    Dans cette situation, elle me laissera sans doute quelques minutes pour venir me répandre sur ma vielle machine. 

    C'est le réveil d'une ancienne liste qui m'a redonné des fourmis dans les doigts. Gaëlle me regarde en buvant son lait au son d'une musique de Sydney Béchet (petite fleure). Cet enfant est incroyable... C'est justement pourquoi j'ai maintenu le silence pendant quelques mois. Je vous aurais saoulé avec mes histoires de biberons, de couches, de sourires, de premiers mots, de premières dents, de premiers pas. Tout parents comprendront que lorsqu'on a un enfant, ces choses deviennent plus importantes que tout. Mais pour Monsieur et Madame Toutlemonde, c'est saoulant, c'est emmerdant. Alors...

     Mais je me demande comment je vais nourrir un peu mes écrits par cet été où je chôme. Vais-je vous parler de mes hémérocalles ? De mes rosiers qui fleurissent ? Des colibris qui vont et viennent dans mes plat-bandes ? De ma fille qui a cette drôle d'habitude de se tortiller les orteils avec ses doigts en buvant son biberon ? Nous verrons bien, je traverserai le pont quand je serai rendue à la rivière quoi que dans mon cas, c'est pas bien loin.

    Pour le blogg, je sais, j'avais dit jamais. Mais j'ose espérer que ce n'est que temporaire, le temps que je trouve un peu de temps pour refaire un site simple à gérer. En attendant, c'est fastoche...


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