• Sur le dépliant de la base du centre nature, on pouvait trouver l'inscription suivante : Si vous parlez, la montagne se terra...

     

    Alors j'ai fait ni une, ni deux et je me suis tue. J'ai écouté ce qu'elle avait à me dire. J'ai d'abord constaté qu'elle ne me faisait plus peur. Pendant toutes ces années où je traînais ces kilos en trop, seule l'idée de sortir de la voiture pour la regarder en face me terrorisait. La peur du souffle court et du cœur qui s'énerve me clouait sur place.

     

    J'ai dû me rendre à l'évidence qu'il me faudrait bien, un jour ou l'autre l'affronter. Chausser mes espadrilles et la gravire cette montagne. Accepter ces goûtes qui me coulent dans le cou, ces bourdonnements d'insectes, mon souffle qui s'accélère.

     

    Mais lorsqu'on se retrouve en haut et qu'on voit juste un peu plus loin de l'infini, qu'on a le souffle coupé de toute cette beauté, que le vent sèche notre peau, c'est que du bonheur... Sauf que là, j'ai mal aux pieds...


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  •  Notre façon de se déplacer d'une fleur à l'autre, d'un nénuphar à l'autre a bien changé depuis le temps. Maintenant, nous voyageons plutôt en caravane avec plusieurs petits mulets.

    Nous ne nous déplaçons plus sans le lit pliable, la chaise-haute pliable, mais toutes ses choses qui se ventent d'être plus que petites, prennent ensembles, une place immense.

     

    Nos week-ends étaient : vin, bière, fumer, fumer et encore fumer, accessoirement manger, ne pas trop dormir, ne pas trop bouger parce que ça nous donnerait moins de temps pour refaire le monde. On refaisait le monde parfois dans le détour d'un sentier, mais c'est si le temps était parfait.

     

    Maintenant, c'est préparer des repas, des biberons, laver des biberons, moucher, habiller, déshabiller, mettre des couches, enlever des couches et repréparer des repas. Vers 21h00, quand ils dorment tous, nous sommes un peu vannés, on se dit que le lit serait parfait.

     

    Quand par ce beau samedi matin, après une soirée extraordinaire où nous avons vu un spectacle génial (Pierre Lapointe), Gwen et moi réussissons à nous asseoir ensemble pour boire notre café froid.  Nos hommes coupent des fraises pour le repas, Vincezo roupille tranquille et Gaëlle s'applique à ne pas le réveiller. Nous nous surprenons toutes les deux à aimer cette vie. BOUM! J'entends les petits pas de Gaëlle, elle cherche. Quand elle me voit, elle fond en larme : « Mamamannnnnnn! Bobobobobo! » Je la prends, sèche ses larmes, un câlin tout doux. Je lui demande où elle s'est fait mal et elle me pointe un point imaginaire vers la pièce d'à côté. C'est le classique.

    -         Où as-tu laissé ton mouton doux?

     

    Elle descend de mes genoux et part à la recherche de Mouton doux en répétant : Ton-Dou? Ton-dou?

    Je surprends Gwen qui observe Vinceszo, le regard brouillé de tendresse. Je ne la taquinerai pas parce que je faisais pareille en observant Gaëlle me regarder préparer le petit déjeuner assise sur le comptoir quelques minutes plus tôt.

     

    À entendre tout le monde, la vie avec un enfant devient un goulag suffoquant. Je ne trouve pas moi. J'aime ça...

     

     


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    Ça y est! Je suis en vacances! Après avoir maintenu le silence radio pendant près d'un an, je me demande si c'est bien sage de vouloir  reprendre l'écriture, mais ça me manque trop. Plutôt que d'envahir mes électrons personnels, j'emmerde de chastes petites mamans sur des forums, qui n'ont rien demandé! Je me demande si je serai bonne pour tenir le rythme. C'est comme d'arrêter de fumer. On arrête et on a peur de rechuter, moi je reprends de l'écriture et j'ai peur d'arrêter de nouveau.

    Gaëlle est grande maintenant et réclame de moins en moins. Bon, il faut toujours garder un œil dessus parce qu'à cet âge, quand on ne les voit plus, qu'on ne les entend plus, c'est là que les emmerdes commencent. Mais elle joue tranquillement avec son « bo balloune » et met des cailloux « didans » une chaudière.  

    Dans cette situation, elle me laissera sans doute quelques minutes pour venir me répandre sur ma vielle machine. 

    C'est le réveil d'une ancienne liste qui m'a redonné des fourmis dans les doigts. Gaëlle me regarde en buvant son lait au son d'une musique de Sydney Béchet (petite fleure). Cet enfant est incroyable... C'est justement pourquoi j'ai maintenu le silence pendant quelques mois. Je vous aurais saoulé avec mes histoires de biberons, de couches, de sourires, de premiers mots, de premières dents, de premiers pas. Tout parents comprendront que lorsqu'on a un enfant, ces choses deviennent plus importantes que tout. Mais pour Monsieur et Madame Toutlemonde, c'est saoulant, c'est emmerdant. Alors...

     Mais je me demande comment je vais nourrir un peu mes écrits par cet été où je chôme. Vais-je vous parler de mes hémérocalles ? De mes rosiers qui fleurissent ? Des colibris qui vont et viennent dans mes plat-bandes ? De ma fille qui a cette drôle d'habitude de se tortiller les orteils avec ses doigts en buvant son biberon ? Nous verrons bien, je traverserai le pont quand je serai rendue à la rivière quoi que dans mon cas, c'est pas bien loin.

    Pour le blogg, je sais, j'avais dit jamais. Mais j'ose espérer que ce n'est que temporaire, le temps que je trouve un peu de temps pour refaire un site simple à gérer. En attendant, c'est fastoche...


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